Il existe dans nos villes et nos villages un grand nombre d’architectures remarquables, historiques, qui continuent d’émerveiller les habitants, et sont parfois le thème central d’activités touristiques. Or, ces cœurs de ville sont aujourd’hui en voie de dévitalisation. Les zones commerciales leur ont volé la vedette. La grande distribution a mis un coup d’arrêt aux petits commerces.
Or, les communes rurales et les villes moyennes, veulent aujourd’hui reconquérir ces espaces qui deviennent problématique pour la survie de leur urbanité. Recentrer le dynamisme d’une ville sur son ancienne centralité historique apparaît souvent comme une reconquête très difficile pour de nombreux élus et décideurs publics. Le développement du tourisme autour du patrimoine et du ‘terroir’, l’engouement sans cesse grandissant pour le bio "que l’on observe toutefois d’abord dans les grandes villes" s’accompagnent du soutien des commerces indépendants, et favorisent de nouveaux modes de vie basés qui laissent entrevoir des perspectives positives de redéveloppement des Centres-Bourgs. L’enjeu consiste plutôt à redonner envie aux habitants de réinvestir un habitat de centre-ville, dans un contexte parfois assez dense, sans terrain – la majorité des citadins venant s’installer dans des petites villes ou dans des communes rurales y viennent pour bénéficier de plus d’espace. Ainsi, la question est aujourd’hui posée aux acteurs de la ville : comment faire entrer le tissu urbain des centres-bourgs dans le 21ème siècle, et comment l’intégrer aux nouvelles pratiques et aux nouveaux modes de vie. La réponse viendrait peut-être de la mixité des usages et des populations. En effet, la configuration des centres-bourgs, pourrait aujourd’hui assez bien correspondre à des habitats pour les jeunes actifs, et les personnes retraitées dépendantes ou isolées, ces populations ne nécessitant pas de grandes surfaces d’habitation, préférant ne pas avoir de terrain à entretenir, et privilégiant la proximité de multiples usages et commerces dans un périmètre restreint – ce que permet l’habitation de centre-bourg. Se pose également la question du commerce. Comment soutenir et maintenir les petits commerces dans les centres-villes, à l’heure où ceux-ci sont littéralement écrasés par les centres commerciaux. Notre proposition pour le type d’habitat et de population susceptibles de s’intégrer aujourd’hui dans les tissus ruraux, pourrait correspondre à une clientèle indiquée pour ce type de commerces. De plus, les centres-villes pourraient être repensés entièrement comme des centres – commerciaux, mais à ciel ouvert, au cœur de la ville. Plutôt que de condamner ces grandes surfaces commerciales périphériques, faites pour un urbanisme de la voiture, nous devrions regarder pourquoi se portent-t-elles si bien ? Tout d’abord, on s’aperçoit de la diversité de l’offre commerciale. Le centre-ville souffre parfois de ne pas proposer une offre très complète, ce qui à la longue fait fuir le consommateur vers le centre commercial, dans lequel il pourra trouver tout ce dont il a besoin. Les centres commerciaux sont de véritables parcs d’attraction de la consommation dans lesquels l’on va se promener le dimanche. Eh bien, faisons des centres-villes des espaces animés, continus, rythmés d’évènements, proposant des promotions générales dans tous les commerces… Enfin, les centres-bourg ont un avantage que n’ont pas les centres commerciaux : être inscrits dans le décor et la proximité de la ville. L’atout majeur du centre-bourg est d’être le cœur de la ville, son point de rassemblement historique et son centre de gravité fédérateur, et ce point là est immuable et ancré dans les pratiques de chacun. |